Il s’agit d’un patient de 23 ans sans antécédent pertinent.

28 avril 2015

Il s’agit d’un patient de 23 ans sans antécédent pertinent.

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Présentation clinique

Il consulte pour sudation profuse au niveau des mains et des aisselles. Le tout a débuté surtout durant son adolescence et va en augmentant. Il doit prendre de 2 à 3 douches par jour et doit changer de vêtements 2 fois par jour. Il tache le papier à lettres lorsqu’il écrit. Ses symptômes sont aggravés par l’anxiété, la chaleur et la prise d’aliments épicés.

Ce problème l’affecte tant dans sa vie professionnelle que sentimentale. Il est étudiant pour devenir pilote d’avion commercial. Lorsqu’il prend l’autobus et se tient debout une main agrippée à un poteau il peut avoir une flaque d’eau qui s’accumule sur le plancher…

À l’examen, on note des mains qui sont froides et moites et l’eau pullule à la surface de la peau.

Quel est votre diagnostic et traitement ?

Il s’agit d’un cas classique d’hyperhidrose que l’on retrouve chez environ 2.8% de la population.

Le traitement médical avec crème topique ne donne pas en général de bons résultats à long terme. Dernièrement des traitements par injections répétitives de Botox semblent donner des résultats encourageants, mais sont dispendieux.

Le traitement chirurgical consiste à faire une sympathectomie thoracique; l’hyperhidrose en est d’ailleurs la principale indication. Par contre avant la venue du traitement par endoscopie, la technique ouverte, par approche sus-claviculaire ou axillaire était peut-être un peu agressive pour la pathologie en cause.

La sympathectomie thoracique par thoracoscopie est beaucoup moins morbide, permet de faire les 2 côtés en même temps le plus souvent en utilisant qu’un trocart par côté et un scope avec canal de travail. La chirurgie consiste à sectionner par cautérisation la chaîne sympathique au niveau T2-T3 pour l’hyperhidrose des mains et T2-T3-T4 lorsque les aisselles sont impliquées. L’intervention se fait en cours séjour 24 hrs et le retour au travail dans les 2 semaines suivant la chirurgie.

Les résultats immédiats sont satisfaisants dans 97% des cas et le taux de récidive 3% à 5 ans. Les principales complications sont le syndrome de Claude-Bernard-Horner (par atteinte du ganglion stellaire) dans moins de 1% des cas et les pneumohémothorax aussi dans moins de 1% des cas. Le principal effet secondaire est une sudation réactionnelle au niveau du tronc dans 10-20 % des cas,mais dans la très grande majorité des cas les patients sont tellement satisfaits du résultat obtenu pour les membres supérieurs que cet effet secondaire ne les incommode peu.